Qu’est-ce que la thérapie de la dissociation structurelle ?

Que se passe-t-il avec la personnalité lorsqu’une personne subit un traumatisme ? La clé réside dans la théorie de la dissociation structurelle. Découvrez-en plus et explorez les opportunités de formation à ces méthodes.
Ella T

Dissociation structurelle

Pour appréhender la théorie de la dissociation structurelle, il est essentiel de comprendre au préalable le concept de personnalité. Il s’agit d’un élément du caractère d’une personne, qui est souvent considéré comme « naturel » parce que la personnalité a longtemps était perçue comme une entité stable et inhérente à l’individu mais désormais, elle est étudiée sous un prisme plus nuancé. On se rend compte de l’efficacité de ce type de travail en thérapie.

La personnalité et ses composantes

Selon l’«American Psychological Association» (APA), la personnalité désigne « les caractéristiques et les comportements durables qui constituent l’adaptation unique d’une personne à la vie, y compris les principaux traits de caractère, les intérêts, les motivations, les valeurs, l’image de soi, les capacités et les schémas émotionnels ». Il existe plusieurs théories concernant le développement de la personnalité et si toutes s’accordent à dire que la personnalité a un impact sur le comportement, toutes ne s’accordent pas sur leur compréhension fondamentale de la personnalité.

Les théories qui sous-tendent la dissociation structurelle

La thérapie des états du moi (Ego States Therapy – EST) a été mise au point par Paul Federn et affinée par Watkins et Watkins, qui affirment son rôle fondamental dans la théorie de la dissociation structurelle. Les états du moi représentent des voies neuronales qui se développent et s’organisent autour d’âges, d’actions ou de situations spécifiques, façonnant collectivement la personnalité d’un individu. Ce processus de combinaison est caractérisé par l’intégration et la différenciation des états du moi, qui subissent des changements progressifs dès la naissance et peuvent présenter des degrés variables de flexibilité dans leurs limites.

On peut observer différentes dimensions d’états du moi et la répression de certains d’entre eux. Certains états du moi deviendront « le Soi » si l’on y investit plus d’énergie. L’EST fournit une base pour le concept de fragmentation de la personnalité, qui repose sur trois piliers : la psychanalyse, l’hypnose et le concept de dissociation de Janet. La théorie de la dissociation structurelle part du principe que personne ne naît avec une personnalité intégrée. Pour en savoir plus sur les états du moi, accédez à notre cours vidéo à la demande avec Robin Shapiro sur la formation à l’état du moi, ainsi que notre cours sur la dissociation structurelle ici.

Comment les traumatismes sont-ils impliqués ?

Les traumatismes de l’enfance perturbent le processus de fusion des états du moi. Le résultat est plus ou moins grave et entraîne essentiellement la formation d’une partie distincte, contenant le traumatisme, séparée de la personnalité principale. Dans l’enfance, lorsque la personne n’a pas la capacité d’intégration nécessaire pour faire face à l’événement traumatique, c’est souvent à ce moment-là que se produit la dissociation structurelle. Les frontières d’un état du moi deviennent rigides et imperméables, incapables de fusionner avec les autres, ce qui en fait une partie dissociée. La division structurelle la plus fondamentale se situe entre la « partie émotionnelle de la personnalité » (PE) et la « partie apparemment normale de la personnalité » (PAN).

Parties émotionnelles de la personnalité (PE)

Les PE sont les parties qui contiennent le contenu traumatique : souvenirs traumatiques, croyances et perceptions intériorisées, réponses apprises, etc. Dédiée à la défense, cette partie reste ancrée dans le traumatisme et dans la mémoire traumatique, le rejoue souvent et se concentre sur une série étroite d’indices liés au traumatisme.

Parties apparemment normales de la personnalité (PNA)

Les PAN sont les parties rationnelles de la personnalité, ancrées dans le présent et la réalité, qui assurent la gestion de la vie quotidienne. Cependant, cette apparente normalité est régulièrement perturbée par l’intrusion de la PE, reflétant ainsi l’impact de la mémoire traumatique. Lorsque la PE se manifeste, la PAN ne constitue plus qu’une partie de la personnalité. Par exemple, une personne peut sembler relativement stable et fonctionnelle, mais présenter une anxiété marquée et une certaine rigidité, caractéristiques de sa PAN. Ainsi, bien qu’elle adopte un comportement généralement perçu comme normal, ces traits sous-jacents témoignent de la coexistence de différentes parties de sa personnalité.

En outre, le contraste entre une personne non traumatisée et une personne traumatisée aide à comprendre les distinctions : chez une personne non traumatisée, la partie apparemment normale (PAN) gère la vie quotidienne en douceur sans intrusion des parties émotionnelles (PE), alors que chez une personne traumatisée, la normalité de la PNA peut être perturbée de manière intermittente par l’intrusion des PE, ce qui entraîne des changements observables dans le comportement ou l’attitude.

Qu’est-ce que la dissociation structurelle ?

La théorie a été créée et introduite par Van der Hart, Nijenhuis, Steele et leurs collègues. Elle est répartie en trois niveaux en fonction de la gravité et du nombre de PE et de PAN.

Dissociation structurelle primaire :

Elle est observée lorsqu’une PE et une PAN restent séparés de la personnalité principale. Le SSPT simple, l’amnésie dissociative simple (trous de mémoire lors du rappel d’informations personnelles de nature traumatique ou stressante) et les troubles somatoformes simples (symptômes physiques liés à des facteurs psychologiques) sont quelques exemples de dissociation structurelle primaire.

Dissociation structurelle secondaire :

Elle implique une PAN et plus d’une PE, observée dans des cas tels que le trouble de stress post-traumatique complexe, les formes complexes de troubles de stress aigu et certaines formes de troubles de la personnalité liés à un traumatisme tels que le trouble de la personnalité borderline ( « TPB » ). Nous trouvons ces troubles dans le cas de trauma complexe.

Dissociation structurelle tertiaire :

Elle est observée lorsqu’il y a deux PAN ou plus et deux PE ou plus. Le trouble dissociatif de l’identité (TDI), souvent comorbide avec un trouble de stress post-traumatique complexe et certains troubles de la personnalité, est caractéristique de la dissociation structurelle tertiaire.

Le trouble de stress post-traumatique dans le trouble dissociatif de l’identité

Le trouble de stress post-traumatique peut induire une perte de mémoire, qui est une composante des expériences traumatisantes conduisant à l’effacement des souvenirs. Cette perte de mémoire, ou amnésie dissociative, est étroitement liée à la mémoire traumatique, un processus par lequel les souvenirs du traumatisme restent fragmentés et peuvent être réactivés de manière involontaire en réponse à certains déclencheurs.

Cette amnésie est également une caractéristique du trouble dissociatif de l’identité (TDI). Il est essentiel que les cliniciens soient attentifs aux trous de mémoire significatifs, tels que l’amnésie dans le moment présent. Il est important de différencier la perte de repères de la dissociation structurelle. Les personnes qui perdent le contact avec le monde extérieur peuvent passer des heures sans rien dire, car elles sont mentalement absentes et ne participent à aucune activité. Ce type d’amnésie reflète un manque de présence.

En revanche, dans le TDI, l’amnésie se manifeste différemment : une partie du Soi est consciente alors qu’une autre ne l’est pas, illustrant une fragmentation de l’identité. Cette dissociation résulte d’une mémoire traumatique, qui empêche l’intégration des souvenirs et les rend accessibles uniquement sous certaines conditions.

Les cliniciens doivent aborder les cas suspects de TDI avec prudence, en laissant la pathologie se révéler progressivement plutôt qu’en posant un diagnostic hâtif. Chaque étape doit être franchie avec précaution, car les patients souffrant de telles dissociations sont particulièrement vulnérables. Vous pouvez trouver plus de détails en cliquant ici.

Rédigé par Ella T
February 21, 2025
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