La grande majorité des cliniciens s’accordent à dire que les clients souffrant de troubles dissociatifs complexes doivent être traités selon le modèle en trois phases. Après un processus de diagnostic minutieux et une bonne conceptualisation du cas, une phase de stabilisation et de réduction des symptômes suit généralement. Mais de quoi avons-nous besoin pour stabiliser et pendant combien de temps ? Les thérapeutes se posent souvent de nombreuses questions sur cette phase : “Comment établir des priorités et commencer le traitement ? Comment faire participer un patient qui demande désespérément de l’aide, mais qui me considère avec méfiance et crainte ? Comment puis-je prendre en charge la thérapie tout en collaborant avec le patient ? Comment travailler avec différents types de parties dissociatives, telles que les parties extrêmement dépendantes, évitantes, colériques ou persécutrices ? Comment gérer les différents sentiments transférentiels intenses et mon propre contre-transfert ?
Depuis quelques années, certains pensent qu’il n’est pas nécessaire faire la stabilisation et de se concentrer immédiatement sur le traitement des traumatismes. Les thérapeutes devraient-ils faire la stabilisation et comment sauraient-ils qu’ils ont accompli suffisamment de travail de stabilisation pour se préparer à la phase 2 ?
Les patients atteints de troubles dissociatifs complexes liés à un traumatisme souffrent généralement de nombreux symptômes, dont la dépression et la suicidalité, qui peuvent tous deux s’accompagner de graves comportements d’automutilation. Ces symptômes peuvent être le principal problème présenté, le trouble dissociatif sous-jacent n’étant souvent même pas identifié. Ils peuvent soumettre la relation thérapeutique à une pression énorme lorsque le thérapeute a besoin d’être secouru.
Cette présentation explorera les raisons de l’automutilation et du comportement suicidaire chez ces patients, le transfert et le contre-transfert, et les moyens d’aider le client à mettre fin à ces comportements. L’automutilation et la suicidalité peuvent être liées à différents facteurs tels que la honte, l’abandon, le désespoir, le désir d’être vu et compris par les autres, la peur de réaliser ce qui s’est passé dans le passé et/ou une manière de faire face à des sentiments insupportables. Le traitement comprend souvent des médicaments contre la dépression, des approches somatiques et des approches cognitivo-comportementales qui sont souvent utilisées pour explorer et modifier les cognitions négatives associées.
Cependant, plus la dissociation de la personnalité est complexe, moins les patients peuvent bénéficier de ces techniques, car les émotions et les cognitions sont souvent « détenues » par différentes parties dissociatives de la personnalité et sont perçues comme étant égo-dystoniques. Des interventions spécifiques, en particulier celles utilisant l’imagerie, seront mises en évidence afin que le traitement de la dissociation devienne une partie intégrante des approches standard de soins pour l’automutilation grave et la suicidalité chez les individus traumatisés.